jeudi 31 juillet 2008

UNE JOURNEE ORDINAIRE

Mercredi 30 Juillet

Reveil a 7heures. L hiver austral est doux. Je vais plonger dans le lagon bleu turquoise ou l eau est fraiche le matin.
Un masque et un tuba

suffisent pour observer les poissons de toutes formes, tailles et couleurs. Pas besoin de nager, le courant m entraine. Je me laisse deriver puis rentre a pied au camping ou tout le monde est debout.
Nous sortons par la passe pour tenter de revoir les baleines. Rien a l horizon. Nous restons un long moment a l entree du chenal la ou il y a les requins. Ils sont inoffensifs. Nous en verrons quelques uns dans ces eaux d une limpidite parfaite. Ici on est tellement loin de tout que la pollution est pratiquement absente.
Nous nous rendons ensuite en un lieu que les guides comme Lonely planet traitent de cirque.

Ils n ont pas tort, mais comment ne pas apprecier ce manege etourdissant des raies pastenagues venant se coller a nous pour reclamer et nous arracher des mains des morceaux de poissons sous le regard aigu et l odorat affute des requins en vadrouille qui ne sont jamais loin pour recueillir leur part du festin.
Eloise est restee derriere sa mere, Estee n a pas decolle de sa mere qui elle meme a mis un certain temps avant d apprecier l exercice.


Pour feter ce moment exceptionnel, nous sommes alles manger du bon poisson mi cuit a la vanille sur le motu Tiahura,

salade de poissons aux amandes et au citron, tartare de thon aux frites a l ail .

Afin d immortaliser l innoubliable nous avons pris des centaines de photos de tout le monde.


Une derniere chance nous a ete offerte de sortir de l eau en Wake board. Ce sera chose faite pour Eloise et Estee. Les parents reessayeront une autre fois. C est la premiere fois que nos filles nous laissent sur place. Nous sommes tres fiers.
La journee se terminera par un enorme plat de spaghetti carbonara servi sur la plage, eclaire par un coucher de soleil que seuls les tropiques savent poduire.

MOOREA






Mardi 29 Juillet

Depart a 9 heures pour la marina ou nous mettons le bateau a l eau. A l aller, Damien, Chrystele, Estee et Theophile partent en hors bord. 40 kilometres et une bonne heure de haute mer. Odile, Eloise, Thimote et moi meme pendrons le ferry avec le 4x4 charge de l intendance.
Apres une traversee sans autre probleme que celui de guetter d eventuels dauphins ou baleines, nous debarquons sur une ile de reve. Enfin on approche le mythe du regard. Nous achetons quelques ananas de Moorea qui sont vraiment excellents et uniques.
Nous filons vers la baie d Opunohu ou nous avons rendez vous avec Damien pour faire le point.
Nous sommes dans les decors du film les revoltes du Bounty. Il fait beau.
C est une chose de voir des photos et des films sur ces lieux mais il faut vraiment y venir pour prendre conscience de ce qu ils sont reellement. Nous jouissons du spectacle. En plus l ambiance est excellente et notre court sejour plein de projets.
Arrives au ponton Damien et son equipage nous annoncent avoir croise la route de 2 baleines. Ils les ont vu sauter ensembles. Ils ont vu pour de vrai ce que beaucoup d entre nous n ont vu qu en poster. Nous sommes tres heureux pour eux et a la fois fous de jalousie. Nous les questionnons, voulons savoir, partager leur experience, essayer d approcher ce qu ils ont pu ressentir Nous buvons chaque mot de leur recit. Nous scrutons leurs pupilles dans l espoir d y trouver imprimee les images qu ils ont vu.
Il faut faire le plein d essence du bateau et de la voiture. Nous sommes au fond de la baie d Opunohu. Direction Hauru le camping Nelson. Le plus simple et le plus beau camping du monde. En plus ici c est la crise il y a 50% de clientele en moins. Deja qu en temps normal il ne doit pas y avoir grand monde alors la pour nous c est Byzance.
Apres midi reinitiation Wake Board Estee s avere la plus douee de la famille.
Le soir nous marchons sur la poudre blanche du corail fin comme de la farine et recouvrant les plages.
Nous longeons les ruines du Club Med abandonne depuis que les proprietaire tahitiens voyant les prix pratiques et la clientele nombreuse ont decide d augmenter subitement leurs tarifs.
Nous decouvrons le desoeuvrement de la jeunesse locale qui oublie son ennui dans l alcool et le petard. Tout cela passe apparement tres bien en ces lieux idylliques...
Nous profitons du coucher de soleil rien que pour nous.

TOUR DE L ILE

Lundi 28 Juillet

Le vent souffle tres fort. Notre depart pour l ile de Moorea est ajourne. Le bateau et le 4x4 sont prets et charges. Nous n attendons plus que la fenetre meteo pour partir. La fenetre se faisant desirer et Damien etant fatigue, nous decidons de faire le tour de Tahiti Nui en voiture.
Premiere etape la grotte de Maraa en bordure de l ocean,

puis le Marae de Arahurahu.

Tous ces lieux sont des lieux de culte des anciens Maho hi. Les tahitiens sont tre attaches a la culture de leurs ancetres. Meme les enfants d Odile et Damien aprennent le tahitien a l ecole.
Au moment de notre passage une conteuse expliquait aux enfants le role des plus belles filles qui etaient les femmes des chefs. Elles etaient appelees les devoreuses d ames. En effet elles ne vivaient que la nuit. Personne ne les connaissait. Elles avaient pour role de seduire les enemis de leur chef et epoux pour les assassiner. Sympa comme moeurs... On comprend que de nombreux missionnaires soient venus ici pour essayer de leur apporter la bonne parole.
Visite du musee de la perle a Papeete que nous avons traverse le plus vite possible.
Nous avons picnique a la pointe Venus. Elle porte ce nom car c est la que le capitaine Cook a fait des releves pour mesurer la distance de la terre a cette planete afin de se faciliter la navigation dans l hemisphere sud. Bonne baignade en famille et observation de poissons dans le seul recif de la baie
Les tahitiens tuent le temps en buvant leurs bieres accoudes au 4x4 dernier cri.


Nous reprenons la route un embranchement indique une vallee au bout de laquelle se trouve un parc naturel. En realite c est la seule piste qui traverse l ile de part en part. Le lit du torrent n est au debut qu une immense graviere. Les pelleteuses s afferent dans un vacarme assourdissant qu amplifient les parois verticales et rapprochees des montagnes. Apres quelques kilometres, sur notre gauche nous voyons s elancer une chute d eau vertigineuse.

Nous sommes dans la vallee dePapenoo et la cascade se nomme Topatari.
Je convainc tout le monde de me suivre dans une expedition canyoning improvisee en fin d apres midi. Le coup semble jouable et pas trop risque.
Nous voila parti marchant dans l eau fraiche que des milliers de moucherons survolent en enervant l equipee.
Nous sautons de rochers en cuvettes d eau heureusement peu profonde. Je fais le guide sur de lui alors que je ne sais pas ou nous allons. Apres 20 minutes d une marche d approche relativement aisee, nous voila au pied d un obstacle de taille. Haut et glissant, surplombant une grande piscine. Toute chute sans etre tres dangereuse serait pour le moins desagreable car elle se terminerait dans l eau profonde avec quelques ecchymoses au mieux. Je passe devant, repere les prises, les postes ou les filles devront s arreter afin que je puisse les assurer dans leur ascencion. Le souvenir d une amie decedee d une simple glissade lors d une ballade en longeant un torrent, tend un peu la situation.
Tout se passe bien, nous arrivons au pied de la cascade. Nous croisons deux herons noirs qui ne doivent pas avoir l habitude d etre souvent deranges en ces lieux. Il eut ete dommage de ne pas entreprendre cette petite randonnee. Arrives a la voiture tous mouilles nous n avons rien pour nous changer. Les filles et Chrystele sont ravies par cette premiere experience au parfum d aventure prononce.
Nous continuons vers l est jusqu au trou du souffleur.

Ce trou dans la roche volcanique commence sous l ocean pour resurgir en plusieurs endroit. Sur les rochers d abord et plus haut sur le bord de la route. Quand l ocean est demonte, l eau est propulsee telle un geyser dans les airs, accompagnee d un sifflement dont la puissance indique l etat de l ocean. Ainsi les pecheurs connaissaient l etat de la mer sans quitter leur maison. Nous verrons en ce lieu magnifique des poissons sauteurs dont personne, a ce jour, n a su nous donner le nom. Ils vivent sur les rochers et sautent comme des grenouilles. Etrange.
Nous arriverons combles, a la nuit, apres cette journee intense, variee et riche en emotions.


Il y a des invites a la maison. Nous rirons beaucoup. Bonne nouvelle: demain il fera beau.

TAUTIRA

Dimanche 27 Juillet

Ce matin en nous levant, nous trouvons Damien couche dans le hamac qu il a pendu dans le salon entre les montants des baies vitrees du salon. L ambiance est totalement fiu. Ce terme polynesien designe une ambiance qui pousse a ne rien faire ou bien une personne qui a envi de ne rien faire.
Nous sommes en plein dans l art de vivre tahitien. Cela nous amene vers une longue discussion sur la ville sociale, economique et politique de l ile.
Plutot que d aller assister a des spectacles folkloriques pour touristes, nous decidons d aller a la messe du village. L avantage est que tous les villageois y participent et chantent avec foi et ardeur. C est authentique. Les eglises sont toutes au bord du lagon,


les femmes habillees en blanc. La messe est le moment ou l on parle aussi de la vie du village et aussi un peu de politique dans le sermon. Les gens se retrouvent tous les soirs de la semaine pour repeter les chants du Dimanche. Des equipes sont designees pour l entretien de l eglise lors de reunions de prieres organisees au domicile des fideles. Tout cela dans une ferveur qui rappelle les Fidji lors des reunions organisees chaque semaine par le chef de village afin de debattre des problemes de la communaute.
Les chants polyphoniques raviront nos oreilles.

A la sortie de l office nous installons sur un banc face au lagon pour obsever notre premier motu, c est a dire une petite ile dans le lagon.
Tahiti en compte tres peu.
Apres quoi nous mangerons un bon steak tartare de thon. Nous reprenons notre regime iode abandonne en Nouvelle zelande.
Initalement, nous devions rendonner en montagne. Vu le temps, nous irons marcher a Tahiti iti c est a dire la presqu ile. Nos amisnous servent de guides et ont compris que nous recherchions le calme et l authenticite. Nous serons servis.


La presqu ile est encore depeuplee malgre un projet de port de commerce. Arrives au bout de la route qui mene a Tautira, nous marchons sur un chemin de terre longeant la mer au pied de falaises d ou tombent de nombreuses cascades aliantant des torrents dans lesquels se baignent des enfants. On ne peut pas s imaginer autrement qu etant soi meme un personnage d un tableau de Gaugin.

Les jeux des enfants, les occupations des parents sont les memes que les notres mais dans un cadre et un ambiance debut du XX siecle. Pas de bruit de voiture, pas de beton, les gens se contentent de vivre. Ils pagaient,


pechent, discutent, la notion de temps semble absente de leurs preoccupations en permanence.


Nous marcherons pendant 3 heures jusqu a un jardin tombant dans la mer. C est un des plus beaux de Polynesie d apres nos amis.
Nous rentrerons en retard pour preparer le repas, brochettes d espadon en l honneur de Myriam, une copine de ValTho

qui avoue que Papeete est devenue une prison doree pour elle. Elle est venue y rejoindre son copain mais n a pas le droit de travailler car elle n est pas francaise. Elle est seule: ses amis sa famille ne peuvent pas venir la voir, top loin trop cher. Dilemme elle aimerait rentrer en France, mais son homme est bien ici... Pas toujours facile la vie au paradis surtout quand le paradis est hors de prix et que l on a pas de travail. Cette situation est egalement celle de nombreux tahitiens car il n y a pas de travail et la vie est excessivement chere.

dimanche 27 juillet 2008

WAKE BOARD

Samedi 26 Juillet

Aujourd hui c est l anniversaire du voisin. Comme cadeau Damien veut lui offrir un tour en mer avec son bateau pour aller voir les baleines qui trainent dans les parages. A midi nous devons nous retrouver a Faa en face de l ile de Mooera pour pique niquer en meme temps que nous ferons du Wake et nous baignerons. Le vent est assez fort et le lagon houleux. Damien accoste contre le petit wharf sur lequel nous nous sommes installes. Il n a plus d essence. A 5 minutes pres il aurait meme pu tomber en panne seche au large. Coup de bol, le moteur cale a 10 metre du ponton, il a ramene le bateau a la nage. Il doit faire le plein. Nous sommes concentres sur cette operation. Les enfants sont au milieu excites et nous oublions de respecter les consignes de securite elementaires. Les enfants appuient leurs pieds sur le rebord du bastingage au moment ou un autre bateau passe. Les remous de son sillage creent des vagues qui envoient notre hors bord sous le quai. Estee a le pied coince. Nous avons tres peur . Heureusement, plus de peur que de mal. Mais l ambiance est refroidie. Estee aurait pu avoir le pied broye.
Nous partons faire un tour du lagon , plongeons un peu, essayons le Wake board,cette activite nautique que nous ne connaissons pas, mais la houle est trop forte. Pour simplifier, il s agit d une espece de ski nautique sur une planche de surf. Nous devons abandonner apres plusieurs essais infructueux et de nombreux crashes acquatiques.
Nous retrouvons Chrystele , Estee et Odile qui ne nous ont pas accompagnes.
Nous rentrons tot pour assister a un spectacle de danses tahitienne. Finalement, comme nous sommes fatigues, nous resterons a la maison pour regarder la Mome sur grand ecran tout en gardant les enfants, nos hotes etant invites chez le voisin qui en meme temps que son anniversaire fete son depart pour la Thailande.
Au moment ou j ecris, j entends des chants tahitiens qui s echappent de la soiree et qui sont tres beaux.

samedi 26 juillet 2008

PRISE DE MARQUES

Vendredi 25 Juillet

Heureusement que demain nous serons le 26. Nous sommes reveilles par le roucoulement familier de colombes. Le chant est le meme que chez nous mais les oiseaux beaucoup plus petits.
Nous organisons la semaine, puis allons a la plage

la plus proche ou Damien surfe, les enfants decouvrent les amandes locales,

s initient au Morey, espece de planche sur laquelle on surfe couche.
Apres un bon repas de thon blanc au jus de coco et citron, je pars a Papeete en moto avec Damien pendant que Chrystele et les filles partent a la decouverte des petits poissons de toutes les couleurs du lagon.
Eloise souligne a cette occasion qu elle aprecie ce nouveau mode de vie.
Observer Mourea pendant tout le trajet permet de prendre la mesure de la beaute de ces iles qui nous restent a decouvrir. Justement nous allons a Papeete pour acheter le billet d avion qui nous conduira a Raiatea. Nous avons essaye tout l hiver de trouver un passage par bateau car peu cher. Impossible. Papeete/ Raiatea 300km coute plus cher que Las vegas /New york 4000km. Mais bon pas le choix on ne vient pas de si loin pour s arreter a ce genre de considerations. Nous decouvrons le prix du reve.
Nous passons la soiree tous ensembles autour d un bon BBQ. Nous mangerons notre premiere vrai bonne viande, cotes de boeuf grilles a la francaise depuis notre depart de Paris.

TAHITI IA ORANA

Jeudi 24 Juillet

Non il n y pas d erreur. Nous sommes bien revenus 24 heures en arriere.C est dur a integrer, dur a comprendre. Imaginez que vous vous couchez un jeudi 24, que vous prenez l avion un vendredi 25 et qu apres un bon voyage vers l est vous vous retrouviez ailleurs, le meme jour, a la meme heure que celle a laquelle vous vous etiez couche la veille. Vous vivez 2 fois le meme moment en 2 lieux differents entrain de faire des choses differentes. Retour vers le futur...
Jeudi 24 juillet, je suis dans la cabine de pilotage de l A340 d Air Tahitinui Auckland Tahiti. Il fait nuit. L expression voute celeste prend toute sa valeur quand toute absence de pollution atmospherique et de pollution lumineuse a l altitude de 10000 metres donne un eclat que je n avais jamais vu aux etoiles. L approche de l aeroport, l apparition de la fine guirlande de lumieres dessinant le contour de l ile, le dialogue des pilotes avec les controleurs aeriens, l precision du partage des taches dans l equipage, l ambiance a la fois decontractee et professionnelle de chacun me permettent d apprecier ce moment exceptionnel et rare que Damien nous a donne de vivre.
L accueil a l aeoroport est fleuri

et musical. Conforme a la tradition. Nous donnons les bouteilles a l equipage. Damien, toujours lui, nous embarque dans son 4x4 vers Papara a 40 km de Papeete.
Odile nous attend dans leur belle demeure balinaise tout de bois exotique construite.

Les enfants: Theophile et Thimotee dorment. Il faut dire qu ils sont rentres la veille de Paris. Les filles partageront leur chambre. Nous parlons un long moment mais tout le monde est fatigue nous allons nous coucher, sous ce ciel magnifique, dans notre chambre ouverte aux quatre vents du pacifique.

jeudi 24 juillet 2008

AOTERAOA ADIEU

Vendredi 25 Juillet

Chaque depart devient l occasion de reflexions sur le sens que nous devons donner a notre voyage. Plus le temps passe, plus les kilometres s accumulent et plus notre vie prend une tournure inattendue. Les questions se multiplient en meme temps que certaines reponses surgissent. Des certitudes disparaissent tandis que d autres s imposent.
Nous avons desormais la sensation de nous diluer dans le temps et l espace. Nous entrons dans une nouvelle dimension: celle des citoyens du monde. Nous recevons partout un acceuil magnifique de la part de personnes que souvent nous ne connaissons meme pas.
La notion d appartenir a une race et de posseder une couleur de peau perd toute signification. On pourrait etre n importe qui et partout a la fois. Meme si au fond de nous ruminent encore de forts relents de ce qui a ete notre culture et notre education, ils se noient lentement et se dissolvent surement au gre des rencontres et des moments partages. La peur de l inconnu, la crainte du changement, laissent place a la curiosite et une soif de connaissances jamais assouvie.
Nous etions des gitans, nous n avons meme plus de roulotte. Nous sommes denudes, il ne nous manque que les ailes pour etre des oiseaux migrateurs. Tels des poissons pelagiques, nous aimerions nous laisser deriver ou les courants de la vie nous emportent.
Seule l obligation morale de scolariser les filles et le fait de posseder des biens a un endroit precis nous conduisent a y revenir.
Etre libre, revient a ne posseder que les savoirs et les habilites necessaires a la vie en tous lieux.
Les indiens d amerique ne pouvaient etre proprietaires que de ce qu ils pouvaient emmener avec eux... Ils etaient libres. Rien ne les retenait ou que ce soit.Nous les avons alienes en leur imposant nos concepts de propriete.
La conclusion de tout cela pourra en surprendre certains mais n est pas aussi triste qu elle n y parait:
Quelqu un a dit: partir c est mourir un peu. D autre appellent la mort: un long voyage ils ont bien raison car elle est le seul vrai voyage sans retour. Le seul pour lequel on n emporte rien avec soi...
Jusqu a present a chaque fois que nous quittions un lieu c etait pour nous eloigner de la France.
A partir d aujourd hui nous allons nous en rapprocher inexorablement. Jusqu a y revenir. Nous connaissions la nostalgie du depart nous voila entrain de decouvrir celle du retour.
Aujourd hui nous devons prendre l avion pour Tahiti autre lieu mythique de notre voyage.
Arrives a l aeroport, nos trainons comme d habitude. Nous nous amusons de voir les voyageurs presses. Nous penetrons dans la zone des duty free la tete en l air a la recherche d indications concernant notre vol. Je me retourne pour parler a Chrystele tout en avancant. J heurte quelqu un. C est un commandant de bord dans son bel uniforme. Tout a coup je realise que c est Damien, la personne chez laquelle nous devons aller habiter a Tahiti.

Lui et sa famille sont venus a Val Thorens cet hiver. J etais descendu, en tenue de moniteur de ski, les chercher a Moutiers avec ma belle 306. Lui m a rendu la pareille en venant nous chercher en uniforme de pilote de ligne avec son bel airbus A340 a l aeroport d Auckland. Une telle surprise est inimaginable. C est genial... Nous ne pouvions pas le reconnaitre. La derniere fois que nous l avions vu, il etait emmitouffle dans sa combinaison de ski, masque et bonnet. Nous faisons le plein de boissons au duty free pour tout l equipage car celui ci n a pas le droit d acheter quoique ce soit et que tout est hors de prix a Tahiti.
En guise de reconnaissance, nous avons droit a un surclassement en business class. La grande vie. Les hotesses et stewards sont adorables et aux petits soins. Chrystele fera le decollage dans la cabine de pilotage, les filles le trajet. Elles auront le privilege d assister au coucher du soleil depuis ce lieu magique. Elles seront marquees par la superposition des couleurs a l horizon suivi de l allumage du plus bel arbre de Noel du monde: les cadrans lumineux du tableau de bord.

TAPEKA TOIT DU MONDE

Jeudi 24 Juillet

Avant de quitter cet endroit privilegie qu est Russel, nous tenons a nous rendre en un lieu que nous avons apercu la veille lors de notre balade en bateau. C est l extremite de la presqu ile sur laquelle se trouve Russel. Il s agit du petit village de Tapeka. A l origine site fortifie Maori ou Dufesne s est fait bouffer et ou quelque jours plus tard ses hommes ont assassine 250 maoris pour se venger, en un lieu nomme assassination cove.
Cette promenade d une petite heure sur une colline escarpee,

suit un chemin etroit borde de profondes falaises se jetant dans la mer.

Nous sommes tres prudents car l herbe est tres glissante et un faux pas pourrait mettre une fin definitive et brutale a nos vacances de reve.


Nous sommes entoures par l ocean de tous cotes. Nous restons un long moment a observer la mer,ses oiseaux, ses courants, ses bateaux et ses pecheurs. Se retrouver ici ensembles est une forme de communion. Il faut partir. Nous apercevons au loin la maison ou Tom Cruise vient passer ses vacances. Celle ci confirme l aspect privilegie de l endroit. Nous disons au revoir a Caroline dans son magasin.

Nous rentrons chez Kevin, pour nous apercevoir que dans la nuit ses brebis ont donne vie a 3 agneaux. Il est tres emu ce sont ses premiers depuis qu il a acquis un belier.
Nous prenons cette fois si le ferry pour raccourcir le chemin du retour. Nous verrons au moins 10 arcs en ciel chemin faisant vers Auckland.
Nous passons la nuit dans un back packer, proche de l aeroport, truffe de jeunes americains.

mercredi 23 juillet 2008

MACK ATTACK

Mercredi 23 Juillet

Tous les soirs, avant de se coucher on scrute le ciel. Il est etoile. Bonne nouvelle il risque de faire beau demain. Nous avons appris a reperer la croix du sud. Il y a meme une voie lactee. Ici pas de chemin de saint Jacques pour la suivre.
Mais ce matin une fois encore il fait mauvais. On ne tient plus, il faut sortir. Nous decidons d essayer une promenade en Speed boat. Le Mack Attack cousin de l Excitor.

Un petit monstre qui peut foncer a 80 km/h sur l eau avec 30 passagers. La publicite promet 1h30 d adrenaline et la visite du Hole in the rock.

Un immense rocher perce d une caverne au large du cap Brett. Une fois equipes de nos cires, nous sortons du port. La baie est immense et bien protegee. L eau y est relativement calme. Nous avancons a vive allure. Quelque chose ne colle pas, nous restons dans la baie. Nous allons d iles en iles et comprenons qu il y a une femme enceinte a bord et que le capitaine veut la menager en restant dans la baie sous pretexte qu au large la houle est trop forte. Nous ne sommes pas venu pour cela.
Nous lui demandons si le bateau peut aller plus vite et quand est ce que nous allons voir le fameux trou. Le pilote gene comprend que s il ne fait rien, il devra nous rembourser. Il parlemente avec la femme et son mari qui acceptent d etre debarques sur une ile isolee pendant une heure. Nous voila partis a fond la caisse sur l ocean pacifique. Le pilote maitrise sa machine et a grands coups de turbo, on file sur ou entre les vagues qui creusent de veritables tunnels dans lesquels on s engouffre comme les surfeurs dans leurs tubes. Lorsque la vague nous rattrape nous nous retrouvons subitement a 7 metres au dessus du niveau de l ocean.Un court instant en equilibre au sommet de la vague, nous sommes immediatement precipites dans les abimes qui nous entourent de tous cotes. Les accelerations dont l engin est capable permettent de se sortir de situations qui nous paraissent extremes tant le bateau peut se cabrer ou venir s ecraser sur l eau dure comme du beton a cette vitesse. Les embruns nous submergent et nous hurlons pour liberer notre excitation.
Nous arrivons enfin au fameux trou.

Les courants y sont si violents

et le passage tellement etroit que nous ne ferons que le tour du rocher sans le traverser.

Le retour face au vent sera encore plus epoustouflant que l aller. Nous passons recuperer notre future maman qui a apprecie sa promenade. Quand nous rentrons il est 13h passee. La balade a dure plus de 2 heures.
Nous ne pouvons pas trop nous eloigner de Russel. Nous decidons donc de visiter l endroit ou les anglais ont signe un traite avec les maoris. Waitangi.
Ce soir nous sommes invites a manger au Bay of Island Swordfish Club.

C est le second plus vieux club de pecheurs au gros du monde. Il compte 1700 membres du monde entier.
C est un endroit mythique et charge d histoire pour les pecheurs au gros. Nous sommes impressionnes par les trophees qui y sont exposes.


Nous rentrons a la maison pour y boire une tisane pendant laquelle Estee et Eloise ont fait un grand numero de music hall:transmission de pensee et hakas endiables.