PAS MAINTENANT

Samedi 28 Juin

Leves a 7 heures, David nous attend. Il se leve tous les matins a 6 heures pour faire son footing sur la plage, avec son chien, avant de partir travailler. Ce matin il a prepare le petit dejeuner pour tout le monde. Nous descendons ensuite sur cette plage deja peuplee de surfers.

David a 51 ans et adore skier et surfer. C est pourquoi il a quitte Sydney pour habiter ici pres de l ocean dans un endroit ou il y a moins de monde sur l eau qu a Bondi beach par exemple. Bondi c est la plage de Sydney ou tout le monde surfe. A Bondi, il y a des bandes qui pensent que l eau leur appartient. Des bagarres y ont degenere en meurtres. Cool le surf ici...

Apres cet intermede nous partons a 9 heure 30 pour Sydney. ( prononcer Sidni si vous voulez passer pour un australien.) 90 Km

Au programme, visite a la Garden Party

organisee par l ambassade de France a l occasion des 240 ans du debarquement de la Perouse a Botany Bay et le soir Match de Rugby France Australie au stade Olympique.

Preparer ce week end m a demande pas mal de temps pour deux raisons. D abord apprendre a me reperer sur la carte pour eviter de perdre trop de temps dans cette ville de 3 millions d habitants que nous ne connaissons pas et ensuite essayer de coincer Monsieur Chabal pour faire une photo des filles avec lui et obtenir un autographe. La premiere tache etait longue mais aisee. La deuxieme a ete plus longue et tres difficile.

Retenez votre souffle:

Ayant appris que la France venait jouer a Sydney le 28 Juin et que Monsieur Chabal faisait parti de la selection, je me suis mis dans la tete d obtenir un autographe ainsi qu une photo de lui avec les filles. Voila le challenge. Rien ne me paraissait impossible il y a de cela 2 semaines lorsque l histoire a debute. Apres avoir visite l ambassade de France, appele le consulat a Sydney, la FFR en France et la Fede Australienne de rugby je ne reussissais pas a obtenir une seule information, ni sur le lieu de residence de l equipe, ni sur son lieu d entrainement. J etais depite a l idee de n avoir pas su trouver une si insignifiante information. Nous etions donc resolus a nous contenter du match.
Cependant ma visite a l ambassade de France a eu l avantage de nous orienter vers la commemoration de l arrivee de la Perouse en Australie. Lequel si il etait arrive quelques jours plutot, avant le capitaine Cook, aurait pu faire que l on parlerait aujourd hui francais dans ce beau pays.

Nous voila donc partis pour le site de la Perouse ou a lieu un rassemblement annuel d anciens combattants francais et australiens. Pour cela, quand on vient du nord comme nous, il faut entrer dans Sydney par le celebre Harbour bridge,

puis traverser entierement la ville vers le sud, direction Botany Bay lieu de debarquement du celebre marin. Le temps est superbe l ambiance est bonne et nous avons fait notre deuil des photos et autographes de nos joueurs preferes.

Alors que nous stoppons a un feu rouge hypnotises par les grattes ciel qui nous entourent.

Chrystele hurle: Regarde la bas, en face les joueurs de l equipe de France de rugby.

Je repond, mais non ce sont des touristes.

Je ne reconnais pas les joueurs qui sont pour la plupart nouveaux. Mais ce sont biens eux. Ils sont en T shirt, decontractes, rigolards, disponibles... Traille, Harinardoquy, Nallet, et tous les autres sont la devant nous.

L occasion est tellement inattendue que je panique. Je me retrouve comme un enfant devant sa star preferee, perd toute lucidite. Le feu passe au vert. Je descend de la voiture , manque de me faire ecraser en meme temps qu arracher la portiere, me rue sur les joueurs pour leur faire signer des autographes sur une caricature de Chabal trouvee le matin dans un journal local.

Du coup je n entends pas Chrystele qui me crie: regarde derriere toi, Chabal arrive en blanc,

je ne l entends pas, elle le repete a Eloise pour qu elle puisse le prendre en photo avec moi, mais la, meme reaction , je ne le vois pas au milieu des autres colosses de 3 eme ligne.

Le temps que je realise, ils sont passes et entrent dans leur Hotel pour un dernier briefing.

On me claque la porte au nez. Je n en suis toujours pas revenu.

J expliquais aux filles que ce que nous venions de vivre, avait autant de chance de nous arriver que de gagner le gros lot au loto.

Quand l on cherche quelque chose, il faut etre pret mentalement, que lorsque une opportunite se presente, il faut rester lucide car c est a ce moment la que l on peut tout avoir. Comme cela n a pas ete mon cas, au lieu d avoir la photo la plus drole du voyage on a rien.

Ce n est pas grave la lecon est excellente.

Nous passons la fin de matinee et le debut de l apres midi en compagnie de francais vivant en australie depuis 40 ans. En parlant avec eux et en voyant des photos du debut des annees 70

on realise mieux comme ils etaient encore des pionniers.

On n arrivait ici qu apres 15 jours a un mois de traversee en bateau, a l epoque.

Aujourd hui encore ils estiment que tout reste a faire. Il y a 200000 immigrants chaque annee et du travail a la pelle...

Apres quoi, nous remontons vers Sydney par les plages de Malabar, Maroubra et l inevitable Bondi beach. On est l equivalent du 20 decembre chez nous il fait 20 degres et il y a des centaines de surfers a l eau.

Comme l hotel du XV de France est proche du port et de l opera, nous decidons de finir la journee par un petit reperage des lieux, et qui sait, retenter notre chance au moment ou ils monteront dans le bus, direction le stade.

Nous faisons le pied de grue, ca y est ils sortent....

Chabal passe, les filles lui demandent: Monsieur Chabal, s il vous plait, un authographe.

Il repond de sa plus belle voix grave et caverneuse, qui nous restera comme un beau souvenir:

PAS MAINTENANT

Il faut bien reconnaitre que l avant match n est pas le meilleur moment. Les joueurs sont concentres et pas disponibles. Nous avons quand meme reussi a placer Eloise

entre lui et l objectif, pour ce qui restera un moment fort du voyage pour les filles et pour nous. Nous sommes ensuite alles au stade ou Estee, apres avoir chante la Marseillaise a entonne l hymne australien quelle a appris a l ecole a notre grande surprise. Ensuite elle a tout fait pour se faire remarquer

sans succes des cameramen esperant que toutes ses copines de France la verraient. Encore rate. L ambiance au stade etait super sympa, pour une memorable lecon de rugby.

Nous avons supporte les francais jusqu a la fin.

Les australiens etaient morts de rire. Ils deviendront forts ces petits jeunes.

Une heure du matin, nous nous couchons epuises et heureux a Copacabana.