dimanche 25 mai 2008

RELACHE (suite)

Vendredi 23 Mai


Apres l episode du vieux marche francais, nous voila parti longeant les berges du fleuve local pour trouver l embarcadere du bateau qui nous menera a Siem Reap.

Apres quelques hesitations nous obtenons la bonne information. Revenons sur nos pas et assistons a une ceremonie de mariage.
Mettre les petits plats dans les grands, se mettre sur son 31 sont des expressions qui prennent alors toute leur signification. Les femmes sont en robes longues aux couleurs criardes et brillantes. Les hommes en costume. Apparement plus la famille est riche plus la musique est forte. Des hauts parleurs perches au sommet du mat le plus haut possible, crachent leurs decibels. Tout le monde doit etre tenu informe de l evenement.
Il est difficile d imaginer que ce sont les memes personnes que celles que nous avons croise hier entassees a 20 sur une meme remorque, en tenues de travail poussiereuses et parfois en lambeaux.
Nous avons tres soif et l achat d une bouteille s impose. On nous en demande 4000 rials. Apres les palabres classiques, prix descend a 2000 et nous avons malgre tout le sentiment de nous etre fait avoir.
Sentiment verifie lorsque nous revenons 5 minutes plus tard. Le vendeur a change. Le nouveau ne nous demande alors que 1000 rials. Je lui demande de dire a sa copine qu elle n est pas tres gentille. Nous passons l apres midi sur internet: les filles avec leurs copines sur msn, Chrytele
triant les photos et moi assurant le suivi du blog.
Nous decouvrons alors que tous les jeunes enfants( moins de 10 ans) qui ont la chance d etre scolarises parlent anglais. Les filles se remettent en cause en permanence. Au moins un des but du voyage est deja atteint.
Il est l heure de diner. Nous avancons dans le noir, tous les 4 sur de grandes avenues sans eclairage public. Il y a de la vie partout autour de nous. Nous la devinons, nous l entendons, il fait chaud, nous n avons pas peur. Nous sommes memes etonnement decontractes. En France ou en Amerique du Sud, dans de telles conditions, dans un monde aussi pauvre nous serions restes enfermes chez nous a double tour.
Nous tombons par hasard sur le restaurant frequentes par les routards du monde entier et lescooperants francais qui pour la plupart travaillent pour des ONG.
La soiree est d autant plus agreable qu Eloise et Estee ont sympatisees avec la fille de la patronne de l internet cafe voisin. Elles passent leur temps a s apprendre mutuellement des jeux de petites filles.
La patronne et mere n etant pas la derniere a participer a cet echange culturo-ludique.

Cependant, sous nos yeux, se deroule un spectacle au quel malheureusement on commence a s habituer: celui de la misere et de la detresse humaine.
Une mere, cul de jatte se traine sous nos yeux, rampant en portant son enfant d un bras tout en se trainant dans la boue et la poussiere de l autre.

Elle est la, par terre, devant nous, nous regardant bien droit dans les yeux. Elle assume, revendique son etat par son attitude. Cest nous les mutiles. De son regard elle nous detruit, reduit notre cerveau a la taille des moignons de ses jambes laissant notre conscience en lambeaux.
Ses enfants, car elle en a d autres plus grands, vetus d une simple chemise, ne couvrant que le haut de leur corps. Vont et viennent d un passant a l autre exhibant leur nudite que l on ne voit meme plus tant elle est naturelle. Quelle classe: l un d eux s approche d Estee , lui fait un baise main et part en rigolant. Tous ses copains se rejouissent. Il vient surement de gagner un pari.
Il est temps de rentrer se coucher. Demain une rude journee nous attend.
Nous retrouvons l obscurite des sombres avenues, seulement perturbee par le doux ronflement des motos que tout le monde utilise calmement, tant par souci d economie de carburant que de toute evidence par respect d autrui.
Nous nous endormons, berces par les rires et les quelques cris des personnes qui vivent dans la rue.

Aucun commentaire: