TAHAA

Samedi 2 Août

Mais qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu pour qu'il nous veuille autant de bien et parsème notre route d anges?
Aujourd'hui encore fut une journée extraordinaire.
Après un petit déjeuner animé ou chacun donnait son avis sur la destination du jour, c est finalement Lilou qui a remporté la mise. Nous irons pique niquer en bateau au jardin de corail de Tahaa. L organisation est un peu longue a se mettre en route. Il est toujours difficile de savoir comment se rendre utile lorsque l'on débarque chez des gens que l'on connait a peine même si ceux-la font tout pour que l'on soit a l'aise. Participer sans déranger, aider sans s'imposer, en tout cas Chrystele nettoie la piscine. Nous descendons à 7 dans la twingo juqu'au port ou nous embarquons sur le bateau de Thierry.

Après une petit heure de traversée du passage séparant Raiatea de Tahaa, nous jetons l'ancre sur la côte ouest de Tahaa entre 2 motus face a Bora bora. Les iles sont privées mais l'eau est encore libre d accès. Nous arrivons pour assister à une étrange scène se déroulant sur un petit ilot isole. Deux personnes viennent de se marier en mer.

C'est un nouveau produit a la mode qui permet de remplir les resorts de luxe de la région. Japonais, américains et chinois en raffolent. Ici a Taotao c est Brad Pitt qui vient reguliérement. Je ne vous dirai pas le prix de la semaine vous ne me croiriez pas...

Après notre en cas jambon fromage sur le bateau, sous les yeux de nos voisins qui mangent de la langouste, nous décidons de nous remarier avec Chrystèle avant qu'ils n enlèvent le décor.

Nous sommes enfin prêts pour découvrir le jardin de corail. D'abord il faut imaginer qu'ici c est le bout du monde. Si vous n êtes pas en bateau avec quelqu'un du coin, vous n'y arriverez jamais. L'endroit en lui même est particulier dans la mesure ou le passage séparant les 2 motus est peu profond, entre 1m et 1m50 et parsemé de ce qu'ici on appelle des patates de coraux multicolores encore en bon état. Il est loin de tout, pas pollué et peu fréquenté. Seuls les locaux dont certains parmi les plus vieux ne parlent pas français, quelques touristes fortunés ou de rares globe trotteurs chanceux de notre acabit y ont accès.
Une petite passe dans le récif s ouvrant sur l'océan en assure la richesse des eaux grâce a un brassage permanent. L aridité du motu à cet endroit contraste avec la végétation luxuriante voisine. Nous nous jetons a l eau. Merveilles : une multitude de poissons petits et gros s offrent à nos yeux. Nous avons pied partout . C est l'hiver ici et j ai une pensée émue pour tous les allongés, bronzés, serrés en rang d'oignon de Palavas les flots. Nous sommes seuls dans le grand bleu du monde du silence. Nous resterons deux heures à barboter en toute sécurité sans voir le temps passer. Seule la sensation de froid due a un séjour prolongé dans l'eau nous pousse à interrompre cette expérience inoubliable. Eloïse ne veut pas sortir et musarde au milieu de milliers de poissons aux formes et couleurs surprenantes, comme nous n en avons encore jamais vu. Qui a bien pu inventer tout cela?
Nous levons l ancre au coucher du soleil. Repassons devant la belle église de Tiva qui plonge dans l eau comme toutes les autres.


L'eau du lagon est hachée par le vent. Les embruns nous arrosent et les filles rient dans la cabine a chaque fois que nous heurtons les vagues.
Après une rapide douche, nous repartons pour Uturua ou se termine le Hieva local. C'est une fête qui dure un mois durant laquelle tous les villages de l'île s'affrontent dans des joutes sportives, des chants et des danses. C est l'occasion unique d assister à des Tamourés d enfer dont nous savons pertinemment que nous n'en verrons pas de si tôt. Le spectacle dépasse nos espérances. Demain auront lieu les finales, nous y retournerons.

(video prochainement)

Nous voyons des gens beaux tant ils sont heureux de danser et chanter avec une ardeur et un enthousiasme peu communs pour un tel groupe. Leur amateurisme est synonyme de fraicheur et d authenticité. Tout le village participe. Chacun a sa place dans cette société ou la solidarité n est pas encore devenu qu'un vain mot.
La compétition est prise très au sérieux car pour les vainqueurs elle garantit la possibilité de sortir de l isolement insulaire pour d autres joutes a Tahiti. Le vainqueur final ira représenter laPolynésie française dans le monde entier.
Nous sommes très très loin de notre culture et civilisation si on peut les qualifier ainsi.