COMME DES RETRAITES

Mardi 3 Juin

Aujourd hui c est au tour d Eloise de faire sa rentree.

Avec egalement un uniforme. Rentree banale, les filles sont rompues aux changements. Nous nous separons comme si de rien etait.
Nous commencons a nous reperer assez facilement dans Canberra. Nous croisons un Kangourou ecrase sur une avenue en pleine ville. On comprend mieux pourquoi nombreux sont ceux qui ont des voitures avec de gros pare-chocs a l avant.

Depuis notre retour a la maison, vers 10 heures,Chrystele trie toutes les photos et les classe. A part une pause de 3/4 d heure pour manger elle n a pas quitte l ordinateur. Il est 15 h15 et je profite de son absence pour effectuer mon travail quotidien d ecriture. Elle a du aller chercher Eloise au college car il pleut. Comme vous pouvez vous en douter, les australiens sont tres contents quand il pleut. De plus ce temps nous permet de prendre la mesure de notre nouvelle vie qui prend forme ici.
Nous pourrions etre des immigrants. Nous avons regle tout ce qui devait l etre,pour une vie a long terme, a savoir le logement, la voiture et enfin la scolarisation des filles,qui se sont deja faites des copines.
La grosse difference, de taille, avec de vrais expat c est que nous ne sommes pas ici pour travailler, mais en vacances. Finalement nous sommes plus proches du statut de retraites
que de n importe quel autre. Nous allons devoir nous occuper pendant que les filles iront a l ecole. Car le but essentiel, en venant ici un mois, est bien celui de la scolarisation des filles.

Il est reconfortant de constater que tous les objectifs que nous nous etions fixes sont, pour le moment, atteints sans encombre. Mais attention, comme disait un navigateur du XVIII siecle, on ne sait si un voyage est reussi que lors qu on en est revenu.
Les filles concretisent tout ce dont elles ont entendu parle depuis si longtemps. Elle font entrer dans la realite ce qui n a ete qu un reve puis des mots. Elles sont les actrices principales de la piece qui leur enseigne en partie comment elles devront s y prendre pour reussir leur vie: imaginer, conceptualiser et enfin agir pour entreprendre afin de realiser leurs desirs les plus fous.
Elles ont eu le temps de prendre conscience du temps, des efforts, de l obstination,et des privations necessaires au succes d une telle entreprise car elles ont ete mises au courant du projet depuis le debut. Tout n est que strategie.
Pour reussir un tel voyage, si l on a des enfants, il faut avoir regle tous les problemes materiels
surtout ceux du retour pour avoir l esprit libre en permanence. Ne pas avoir l esprit libre gacherait tout et rendrait l entreprise sterile. C est surtout cet aspect qui demande le plus de travail. En ce qui nous concerne cela represente 15 annees de notre vie. Organiser le voyage en lui meme ne demandant que quelques mois.
En relisant le blog d hier, je realise qu autant il me semble facile de decrire des lieux ou des evenements, autant je mesure la difficulte de mettre en forme des idees, des sentiments ou des comportements sociaux individuels ou collectifs. L ecriture n est pas chose facile.
C est un plaisir et un honneur pour moi de savoir qu il y a des accrocs du blog. Vos commantaires m encouragent a continuer et a mieux faire encore.
Les filles sont rentrees de l ecole et sont contentes car elles participent pleinement a la vie de leur etablissement. Les programmes ressemblent a ceux que elles etudient en France. Elles n echouent sur des exercices qu a cause de l incomprehension linguistique. En plus c est rassurant il y a meme des enfants turbulents.
Elles ont du plaisir. Dans leur classe elles rencontrent d autres enfants qui ne sont pas australiens qui sont arrives ici sans parler un mot d anglais et qui sont aujourd hui parfaitement bilingues. Cela les motive.
Il faut que je me calme car les jours a venir vont etre plutot calmes et je dois garder de la matiere pour vous tenir en haleine.